mardi 23 juin 2015

Chronique manga: Courage Nako, Aya Nakahara

Courage Nako, Aya Nakahara







Editeur: Akata/ Delcourt
ISBN: 9782756021713
Shôjo
3 volumes







Bon, je dois vous avouer quelque chose: je ne suis pas très fan de mangas. J'ai eu ma période au lycée, mais depuis le sens de lecture, toutes ces images et ces textes partout sur la page, c'est trop brouillon et ça me fatigue (ha la vieillesse...)
Mais pour le boulot j'ai du m'y remettre un peu et Courage Nako, dont je n'attendais rien en particulier, m'a vraiment réconcilié avec les mangas.

Résumé: Pour aider sa sœur à trouver le bonheur, Nako interrompt le mariage arrangé d'Haruki Hayami, pour que ce dernier puisse s'enfuir avec sa sœur.
Or, l'annulation du mariage va provoquer la faillite financière de la famille Hayami. Les parents de Nako, se sentant responsables, décident alors d'héberger Konatsu, le petit frère d'Haruki, qui n'a plus d'endroit ou loger (ses parents ayant pris la fuite à l'étranger).
Ainsi commence la houleuse cohabitation de Nako et Konatsu, qui s'entendent comme chien et chat et se retrouvent également dans la même classe au lycée.

Mon avis: Même si la situation de départ semble un peu, voir même très, loufoque, on se retrouve très vite embarqué dans une histoire pétillante et pleine d'humour.

Les personnages sont dès le début attachants, que ce soient les héros ou les personnages secondaires. Tous ont leur petit grain de folie qui vient ajouter du piquant, de la bonne humeur et du loufoque à l'histoire.

J'ai adoré le personnage de Nako, qui se sent responsable de la situation de Konatsu et va tout faire pour qu'il se sente à l'aise et intégré dans sa famille. C'est une adolescente gentille, pleine de bonnes intentions, toujours prête à aider son prochain en se mêlant de sa vie et en se fourrant dans de nouvelles aventures.
Pour autant, ce n'est pas le stéréotype de la jeune fille douce et pleine de bons sentiments. Quand il le faut, elle sait remettre Konatsu à sa place et ne manque pas une occasion de le taquiner.

C'est leur relation explosive qui fait la force de cette histoire. Konatsu à un caractère diamétralement opposé à celui de Nako. Renfermé et rebelle, c'est le choc des cultures lorsqu'il se retrouve obligé de vivre dans une famille modeste et nombreuse, où on ne le laisse jamais tranquille.

Au fil des tomes, les deux adolescents se détestent, se chamaillent et finissent sans le savoir par s'aider mutuellement. J'ai un peu moins aimé certains passages du tome 3 dans lequel il y a plus d'intrigues amoureuses s à l'eau de rose et assez prévisibles.

Par contre, j'ai adoré l'humour décalé de l'auteur. On ne s'ennuie jamais au fil des pages et des disputes cocasses entre Nako et Konatsu. D'ailleurs, moi qui n'aime par particulièrement les mangas, j'ai trouvé que cette série était trop courte!

Bref, Courage Nako est une lecture plaisante, divertissante et légère, qui donne vraiment le sourire.

jeudi 18 juin 2015

Chronique BD: Merci, Zidrou et Monin

Merci, Zidrou et Monin






Dessinateur: Arnaud Monin
Scénariste: Zidrou

Editeur: Bamboo
Collection: Grand angle
ISBN: 9782818932155









RésuméBredenne, dans la Marne. 9974 habitants et presque autant d’âmes. On parie combien que vous ne connaissez pas? Faut dire aussi: entre Disneyland Paris et Bredenne, le choix est vite fait. Un peu trop vite peut-être… Merci Zylberajch, bientôt 16 ans et gothique jusqu’au bout des ongles, a commis des actes répréhensibles, comme on dit. Elle n’était pas seule, mais elle a décidé de porter le chapeau. Ses actes n’en méritent pas moins une sanction, d’autant qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. Encore faut-il décider quelle sanction!

C’est pour cela que l’État français paie Sébastien Pirlot, juge des enfants. Un juge un peu… olé olé, si vous voulez mon avis. Pirlot ignore encore qu’en condamnant Merci à une peine de substitution, il va offrir à de nombreuses personnes… une joie de substitution.

Mon avis: Je ne sais plus exactement ce qui m'a poussé à lire cette BD, l'illustration de couverture, ou le titre, mais j'en suis ressortie avec un sourire béat collé sur le visage pendant toute une journée.

Merci est une adolescente rebelle, mais au fond pas si méchante que ça. Arrêtée pour avoir tagué  la maison d'un de ses professeurs avec des copines, elle refuse de les dénoncer et finit chez le juge Pirlot, qui, lui aussi, n'est pas si méchant que ça. Comme elle n'a pas la langue dans sa poche, Merci va lui expliquer sa vision de la ville et de la politique. Le juge décide alors de lui donner une "peine de substitution": elle devra participer au conseil municipal et mettre en place des actions pour les jeunes de la ville.

C'est une histoire poétique et touchante que l'on découvre ici, servie par un dessin coloré. Les personnages sont tous attachants, avec leurs petites manies et leur caractère. En 64 pages, on aborde tous les sujets de la vie quotidienne: l'engagement politique, les relations entre les générations, la maladie, la parentalité, la musique, la vie des adolescents, le vivre ensemble et bien sur la poésie. Et tout cela avec beaucoup d'humour, de second degré et en démontant beaucoup de préjugés! 

Parce que oui, Merci ne va pas créer un banal skate park pour les adolescents mais elle va imaginer un projet qui va réunir toute les générations: un festival de poésie!

D'ailleurs, j'ai adoré les animations imaginées pour cette manifestation: le chemin Rimbaud,, les arbres bavards, la terrasse des murmures, l'echo loco... J'irai bien faire un tour à Bredenne moi...

Je mettrai un seul petit bémol: on nous donne à voir ici une autre version de la société ou tout le monde est gentil (sauf le professeur de maths) et bienveillant. Mais au lieu d'y voir un version édulcorée de la société, je préfère y voir une version poétique et touchante, certes pleine de bons sentiments, mais ça fait du bien de temps en temps, non?

Extrait:
"- Jamais cette jeune personne n'arrivera à monter un tel projet en moins de cent cinquante heures!
- Si vous le souhaitez, je peut taguer votre façade afin de me faire condamner à cent cinquante heures de prestations éducatives et philanthropiques supplémentaires."

mardi 16 juin 2015

The Book of Ivy, Amy Engel

The Book of Ivy, Amy Engel


Edition: Lumen
ISBN: 978-2371020351

Voila un livre que j'ai découvert grâce à Nine, de la chaîne Youtube Les lectures de Nine, qui a réalisé un sondage pour connaître nos romans de dystopie préférés.
Si je connaissais tous les romans cités, j'avoue que celui-ci était inconnu au bataillon (mais bon il est sorti en mars 2015 donc j'ai une excuse, il est tout récent ^^). Je me suis donc précipité pour le lire et je ne regrette pas ma lecture!



RésuméVoilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple.
J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu.Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche… Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.

Mon avis: J'ai lu beaucoup de critiques disant que ce livre était très original, du jamais vu dans le domaine de la dystopie. Je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord. Ici on parle d'une ville cernée par des barrières (Divergente, Veronica Roth), de mariages arrangés (Promise, Ally Condi), de familles ennemies (Roméo et Juliette, Shakespeare).... Bref rien de très nouveau sous le soleil littéraire.

Mais pour autant j'ai passé un moment très agréable à lire ce livre, que j'ai complètement dévoré!

La force du roman repose dans ses personnages principaux Ivy et Bishop, deux adolescents élevés par leur famille dans un but bien précis et destinés à se marier ensemble. Bishop doit prendre la relève de son père en tant que président et Ivy doit tuer Bishop pour que sa famille accède enfin au pouvoir. Une situation idéale pour commencer une vie commune n'est-ce pas?

J'ai vraiment aimé le parti pris de l'auteur qui est de flouter la frontière entre le bien et le mal tout au long de l'histoire. La famille de Ivy s'oppose au système des mariages arrangés et veut établir une démocratie mais est-il pour autant juste de prendre le pouvoir par la force et de tuer des êtres humains pour arriver à cet objectif? Les mariages arrangés sont-ils si néfastes que cela quand il s'agit de préserver la race humaine? Est-il juste d'exiler tous les criminels, quel que soit leur méfait? Que faut-il privilégier: les besoins personnels ou l'intérêt collectif? 
Ce sont des interrogations auxquelles Ivy va être confrontée tout au long de l'histoire, au fur et à mesure de sa prise d'indépendance par rapport à l'éducation de sa famille. En effet, notre héroïne, attachante, courageuse et déterminée, va peu à peu ouvrir les yeux sur ce qu'elle pensait vrai, changer son regard sur le monde et les personnes qui l'entourent et ainsi développer son libre arbitre.

A travers les yeux d'Ivy, le lecteur va apprendre à connaître Bishop. Et oui, notre héroïne va découvrir que son mari n'est pas le monstre qu'on lui a toujours décrit, ni le gentil et lisse fils de président, mais qu'il dispose lui aussi de sa liberté de penser (crédit: Florent Pagny). Et leurs points de vue divergent souvent. 

J'ai vraiment adhéré à leur histoire d'amour, qui se construit petit à petit. Ce qui n'est pas évident lorsqu'on est marié à un inconnu! On s'attache vraiment aux personnages d'autant plus que leur complicité naissante rend la situation de plus en plus intenable: Ivy va-t-elle véritablement tuer Bishop???

La temporalité du roman fait que l'action augmente crescendo au fil des pages. Ivy n'a que trois mois pour réussir sa mission et le lecteur est tenu en haleine jusqu'aux dernière lignes.

The Book of Ivy est donc un roman très agréable et j'ai vraiment hâte d'avoir le tome 2 entre mes mains!!! (sortie prévue fin 2015).